Petite colère et petit plaisir

Hier, mercredi, a été pour moi une journée chargée. Impatiente de retouver les joies de ma salle à manger, dès 8h30, j'ai entrepris de nettoyer de fond en comble celle-ci ( il me fallait effacer les quelques traces d'enduit tombées sur le sol, et que ni Nounours, ni son copain n'avaient pensé à nettoyer sur le moment ).

Il m'a fallu donc, d'abord, passer l'aspirateur, puis passer mon balai à franges ( petite découverte dûe à Lalia, ma fille, qui comprenait ma difficulté à essorer la serpillère depuis ma maladie ).

Et puis, comme Nounours était toujours couché, j'ai etrepris de remettre seule la lourde table que nous avions temporairement stockée dans la cuisine. J'avoue que la tâche était pénible, mais têtue comme je suis, je n'ai eu de cesse que celle-ci reprenne sa place initiale.

A ce point de la matinée, j'ai eu encore la force de remettre un petit meuble où je range mes verres. Puis plus de force. Il était 10h30, et Nounours était toujours couché. Avec Junior à récupérer à midi aprés ses cours du matin, j'avoue que je ne me sentais plus la force de conduire la voiture pour aller le récupérer.

Alors, j'ai réveillé Nounours. Pas content, l'homme : il avait mal dormi. Je le savais car plusieurs fois dans la nuit, il m'a réveillé à se tourner et retourner dans le lit, à se lever pour aller aux toilettes, sans se soucier du bruit qu'il faisait. Tant pis, il pouvait au moins se préparer pour récupérer Junior.

Le temps que son café se fasse, j'ai entrepris de remonter notre table de cuisine. Il faut dire que c'est une table que je posséde depuis 1980. Elle me plait beaucoup et j'avais envisagé, lorsque nous aménagerions la cuisine de la customiser aux couleurs de la pièce. Le temps d'aller chercher la rallonge, je ne sais comment, Nounours a trouvé le moyen de la casser. Intérieurement, je l'ai traité de "bras cassé" et d'autres noms pas trés polis.

J'avoue que cela m'a un peu contrarié.

Pour l'aprés-midi, les garçons avaient rendez-vous chez notre coiffeuse. Devant mon attitude un peu fermée, Nounours m'a annoncé qu'il n'irait pas chez le coiffeur : crime de lése-majesté, j'ai osé le réveiller, lui qui ne connait plus le son de son réveil.

Et bien temps pis pour lui, c'est moi qui est pris sa place et le temps d'un shampoing, d'une long massage du cuir chevelu et pour finir d'un brushing, mes idées noires se sont envolées.

Et pendant ce temps, Nounours, qui avait dû un peu réfléchir entre-temps, m'avait réparé ma relique de table.

Le coeur un peu plus léger, je me suis mise aux fourneaux pour mijoter un bonne soupe au chou et un gratin de choux-fleurs avec des oeufs durs. Rien de mieux qu'un bon petit repas pour faire la paix, en quelque sorte.